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    Patrice Terraz

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    Welcome on board

    À bord du Florenz, Sète, mars 2001. Cyrille vient d'apprendre que l'armateur abandonnait navire et équipage.

    1Présentation

    Chaque année, ils sont des centaines à être abandonnés sans argent et sans nourriture par des armateurs peu scrupuleux. Car le transport maritime est un chaos social, l'expression d'une opacité organisée, entretenue par les pavillons de complaisance.

    Rencontre avec ces marins échoués à quai, pour qui le temps s'est arrêté.

    L'enquête photographique débute en 2001 à Marseille, puis Sète où le Florenz, cargo panaméen est abandonné avec 22 marins qui devront attendre un an et trois mois avant la vente aux enchères du navire qui permettra de récupérer les salaires impayés.

    En 2005 un voyage à Dakar m’amène à bord du Marine One où un équipage abandonné survit depuis deux ans dans des conditions effroyables. Je prends conscience que suivant le port où est abandonné le navire, les chances de s’en sortir sont inégales.

    Janvier 2010, départ pour Istanbul où des centaines de navires au destin incertain s’alignent le long des côtes de part et d’autre du détroit du Bosphore. Le ralentissement généralisé de l’économie mondiale a eu un impact immédiat sur le trafic maritime. Au bout de la chaîne, des marins épuisés, en voie de clochardisation, sont abandonnés à leur sort, navigant entre ennui et isolement sur des navires sans âge, tel le Nemesis, vieux cargo, pavillon Sierra Leone, ancré à quelques encablures de la côte.

    Septembre 2010, Algeciras, les marins ukrainiens de l’Eastern Planet sont sans salaire et sans nouvelles de l’armateur depuis plusieurs mois, la situation s’enlise, rongée par l'inactivité.

    Janvier 2011, retour à Sète, dix ans après les premières images du Florenz. Le Rio Tagus, vieux cargo de 1979 est bloqué dans le port de Sète pour avarie technique. Il n’est plus en état de reprendre la mer et les salaires des marins ghanéens ne sont plus versés depuis longtemps. Le navire n’a aucune valeur marchande, le coût de la réparation est trop élevé. Il ne reste qu’une solution, rapatrier l’équipage. Le cauchemar de tout marin qui a quitté sa famille depuis des mois : rentrer à la maison sans argent.

    Le Zaccar, Marseille, janvier 2001
    John à bord du Florenz, Sète, février 2001.
    Irakli, à bord du Florenz, Sète juin 2001.
    À bord du Vassily Belokonenko, Sète, avril 2001.
    Matija, dans la salle des machines du Florenz, Sète, mai 2001.
    À bord du Florenz, Sète, mars 2001. Cyrille vient d'apprendre que l'armateur abandonnait navire et équipage.
    Mate, le cuisinier croate du Florenz, n'a plus rien à mettre dans ses casseroles hormis les dons d'associations humanitaires. Sète, avril 2001.
    À bord du Florenz, quelques jours avant Noël, Samuel répare le néon de sa cabine. Sète, décembre 2001.
    À bord de l'Atalanti, Maher s'occupe en attendant ses arriérés de salaire. Marseille, mars 2004
    À bord du Fenix, Jon attend que l'armateur se manifeste. Marseille, janvier 2001.
    À bord du Florenz, Nodar, un des marins géorgien, a bu pour oublier. Sète, avril 2001
    Marseille, janvier 2001. le Fenix, pavillon Panama, est amarré sur la digue surnommée "le quai de l'oubli".
    Jon, marin roumain du Fenix, n'a pas été payé depuis 3 mois. Marseille, janvier 2001.
    Selimane est mourant, il a bu l'eau croupie à bord du Marine One. Dakar, novembre 2005.
    À bord du Marine One, Dakar, novembre 2005.
    À bord du Marine One, Dakar, novembre 2005.
    À bord de l'Eastern Planet, Algeciras septembre 2010.
    La cabine de Douglas, à bord du Florenz, Sète, janvier 2002.
    Sète, janvier 2011. Quaico sur le Rio Tagus.
    Le Rio Tagus a été décrété invendable. Les marins attendent d'être rapatriés chez eux. Sète janvier 2011
    Volodymyr, marin ukrainien de 58 ans, à bord de l'Eastern Planet. Algeciras septembre 2010.
    Algeciras, septembre 2010. À bord de l'Eastern Planet, Anton, marin ukrainien impayé depuis 3 mois, voudrait rentrer chez lui.
    Le Solvita a été abandonné avec 9 marins ukrainiens impayés depuis 8 mois. Istanbul janvier 2010.
    Janvier 2010. Irina, la cuisinière du Solvita, navire abandonné au large d'Istanbul, attend d'être rapatriée chez elle en Ukraine.
    Hasan à bord du Nemesis, Istanbul janvier 2010.
    Istanbul, janvier 2010. Fehmi à bord du Nemesis.
    Dans la cuisine du Nemesis. Istanbul janvier 2010.
    Istanbul janvier 2010. Le Transpetrol a cassé ses amarres en 2008. Il est toujours échoué le long de la corniche.
    Sète juillet 2001. Une partie de l'équipage quitte le Florenz.
    Sète, février 2002. Le Florenz vient d'être vendu aux enchères. Il va reprendre la mer dans l'état avec un nouvel équipage.
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